Pourquoi Philippe Saurel devrait se mettre au vélo

À Montpellier, être cycliste, c'est l'enfer. Être cycliste, c'est subir à longueur de journées mépris et agressions de la part des autres usagers, et notamment des automobilistes. Et quand ce mépris est porté par des élus, c'est d'autant plus dur à avaler.

Ainsi, les propos de Philippe Saurel, maire de Montpellier, montrent bien le peu d'attention que les pouvoirs publics portent à la bicyclette en tant que moyen de locomotion.

J'ai vécu à Montpellier pendant une dizaine d'années, en me déplaçant principalement à vélo. Voici un aperçu de la vie des cyclistes en ville.

Mes trajets à Montpellier

La culture de la bicyclette est très peu implantée en France. Beaucoup considèrent que le vélo se limite à la pratique sportive, comme le vélo de course, d'endurance ou le VTT.

Mais le vélo est d'abord et avant tout un moyen de locomotion, i.e un outil qui vous amène d'un point A à un point B. Le vélo, ça s'utilise pour aller au travail, faire les courses, aller chercher les enfants, etc.

Durant cette dizaine d'année, j'ai utilisé le vélo quotidiennement pour les trajets suivants, en fonction des époques :

J'insiste donc sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'une pratique de loisir : ce sont bien là des déplacements utilitaires.

Notez que j'ai aussi beaucoup utilisé (et utilise encore) les transports en commun (bus et tram), donc je maîtrise le sujet.

Un mode de transport rapide

Puisque je dispose maintenant d'une voiture, n'habitant plus du tout en ville, je suis en mesure de comparer les avantages et inconvénients des différents modes de transport.

Le vélo est un mode de transport finalement assez rapide : on fait du 15 à 20km/h de moyenne sans trop forcer. Par ailleurs, en vélo, vous partez de chez vous et vous vous garez directement sur votre lieu d'arrivée, alors qu'en voiture il faut tourner pour trouver une place, parfois assez loin de son point d'arrivée. De plus, vous n'êtes globalement pas impactés par les bouchons des heures de pointe.

La plupart de mes trajets s'effectuaient en 15 à 25 minutes porte à porte. Pour comparer, il m'aurait fallu entre 30 et 50 minutes si j'avais dû prendre une voiture.

Sur le dernier trajet mentionné — plus long, environ 8km — la différence s'équilibre en fonction de l'heure. Ainsi, je mettais le même temps en vélo qu'en voiture aux heures de pointe (45 minutes). En revanche, la voiture devenait plus rapide en heures creuses (20 minutes).

En résumé, pour les trajets inférieurs à 7km effectués dans la journée aux heures de pointe (qui constituent au doigt mouillé environ 95% des trajets), le vélo présente un avantage éclatant.

La différence devient écrasante quand vous devez effectuer plusieurs arrêts, par exemple pour effectuer de petites courses dans plusieurs boutiques du centre ville. En voiture, il faut se garer dans un parking, puis faire ses emplettes à pieds, avant de reprendre son véhicule. En vélo, aucune contrainte, on gare et récupère son véhicule devant chaque boutique.

Autres avantages

Quelques autres avantages du vélo par rapport à d'autres modes de transport :

En vélo, tu es indépendant. Pas de contraintes liées à des horaires de bus ou de tram, de délai de correspondance, etc. Par ailleurs, le vélo étant un outil low-tech, il est assez facile d'effectuer la maintenance soi même.

Le vélo est bon pour la santé. Passer une heure dans la voiture pour rentrer chez soi et retourner faire du vélo statique en salle de sport, c'est un peu benêt, non ? Un trajet aller-retour domicile-travail en vélo par jour, c'est juste excellent pour la santé.

Le vélo est économe. Comparez le budget annuel d'un cycliste et d'un automobiliste : rien à voir. Une voiture, c'est au bas mot un budget de plusieurs centaines d'euros par mois (si si, faites le calcul, entre l'achat, le financement du crédit, les frais d'entretien et de réparation, l'assurance, le parking, le carburant, les portions payantes, etc.)

On peut avoir une bicyclette neuve très haut de gamme pour moins de 1000€, on ajoute quelques centaines d'euros pour des vêtements adaptés, des outils si on veut faire les réparations soi-même, et vogue la galère.

Le vélo est agréable. Il faut bien le dire, se déplacer en vélo, c'est tout de même la plupart du temps assez plaisant. Ça réveille sur le trajet du travail, ça fait travailler les muscles, ça permet de passer par de petites rues piétonnes sympa, et ça met de bonne humeur (sauf quand vous vous faites insulter par des automobilistes, on y reviendra).

Les avantages collectifs

Au delà des avantages individuels du vélo, ce mode de transport présente des avantages collectifs importants, et il est proprement scandaleux qu'une personnalité politique comme Philippe Saurel n'en prenne pas la mesure.

Le vélo ne pollue pas. La pollution occasionnée par la voiture, micro-particules et gaz d'échappements représente un problème de santé publique, problème qui sera résolu quand tout le monde roulera à vélo.

Le vélo décongestionne les villes. Quelle grande ville aujourd'hui n'est pas complètement paralysée par les bouchons aux heures de pointe ? Pourtant, si vous considérez n'importe quel grand boulevard congestionné par les voitures, et que vous comptez le nombre de personnes actuellement présentes, ça ne fait pas tellement.

Le vélo est bon pour la santé. La santé, c'est une question individuelle mais aussi collective. Parce que traiter les maladies, problèmes de santé et décès prématurés liés directement ou indirectement au manque d'exercice et à la pollution, ça à un coût pour la société.

Le vélo ne prends pas de place. En ville, ou l'espace libre est très réduit, il est tout bonnement ahurissant qu'on abandonne autant de place aux voitures qui sont la plupart du temps en stationnement.

Le vélo permet un urbanisme convivial. La voiture isole. Aujourd'hui, il est impossible de laisser ses enfants jouer dans la rue, trop dangereux. Impossible de s'asseoir avec ses voisins sur un banc dans la rue pour discuter parce la voiture transforme les villes en environnements hostiles, bruyants et malodorants. La seule solution pour faire à nouveau des villes des environnements conviviaux, c'est de reprendre l'espace à la voiture, comme le fait la ville de Barcelone.

Les fausses idées reçues

J'ai souvent pu constater que de nombreuses idées reçues circulent sur le vélo. En voici quelques unes.

En vélo, tu arrives au travail en puant la sueur. Faux ! Quand on va au travail en vélo, on n'est pas là pour battre des records de vitesse. En bicyclette, on ne se fatigue pas plus qu'à pied, et quand ça monte, et bien, on peut ralentir, ou descendre et poursuivre à pied.

En vélo, tu es trempé quand il pleut. Faux ! En vélo, comme en moto, les intempéries nécessitent de s’équiper, mais avec des vêtements de pluie adéquats, à moins de gros orages, ça passe. D'ailleurs, notez que les villes qui ont les politiques cyclables les plus ambitieuses ne se trouvent pas dans les pays les plus ensoleillés.

Les cyclistes ne respectent pas le code de la route. Vrai et faux. D'abord, notez que les cyclistes sont des humains, comme n'importe quels autres usagers de la voie publiques, et ils ne sont pas plus ou moins respectueux que dans n'importe quel autre groupe d'humains. Notez également que dans certains cas, un cycliste aura de très bonnes raisons de ne pas respecter le code de la route, mais nous en discuterons en détail plus loin.

Les cyclistes représentent un danger public. Faux ! Un automobiliste qui grille un stop, un feu, une priorité, téléphone au volant ou conduit en état d'ébriété met en danger les autres. Un cycliste imprudent ne met en danger que lui, la plupart du temps. Un cycliste qui percute un piéton, c'est anodin. Un automobiliste qui percute un piéton, c'est souvent grave pour le piéton.

Les vélos ralentissent le trafic. Faux ! Le trafic automobile se ralentit bien tout seul. Les vélos n'occupent qu'une infime portion du réseau routier, ce ne sont pas eux la source des bouchons des heures de pointe. En environnement urbain, les voitures passent beaucoup à accélérer et ralentir pour se retrouver à l'arrêt dans un bouchon ou derrière un feu.

Mise en situation

Trêve de théorie ! Voici un petit florilège des situations que j'ai pu rencontrer lors de mes trajets à Montpellier, illustrées par des captures tirées de Google Map. On ne voit pas forcément toujours très bien, mais j'ai tâché de faire au mieux.

Notez que je ne parle pas de situations irrégulières ou épisodiques, mais bien d'événements rencontrés quotidiennement !

Exemple d'équipement adapté

La piste cyclable de
l'Avenue Bouisson Bertrand.
Exemple d'équipement cyclable bien conçu.

En guise de référence, voici d'abord un exemple d'un équipement cyclable adapté. Notez que la piste cyclable bi-directionnelle de l'avenue Bouisson Bertrand est séparée de la route par des murets, et qu'elle dispose d'une largeur adéquate. Il est possible d'y rouler en sécurité, et les voitures ne peuvent pas se garer dessus. Notez aussi que la piste est séparée du trottoir. Ce type d'équipement est rare à Montpellier.

Voici maintenant des exemples d'équipements qui posent problèmes.

Les bandes cyclables à problèmes

La bande cyclable route de
Mende.
Un équipement cyclable inadapté et dangereux.

Ce qu'on voit ici, c'est une bande cyclable : une simple ligne sur le sol censée délimiter l'espace alloué aux voitures et aux vélos. La plupart des pistes cyclables à Montpellier sont en fait des bandes cyclables de ce type. Un tel équipement est inadapté, dangereux et de plus anxiogène pour les cyclistes, pour les raisons suivantes.

D'abord, notez qu'un gros risque lorsqu'on se déplace à vélo, c'est de percuter une portière ouverte par un automobiliste qui vient de se garer et qui sort de sa voiture dans regarder dans le rétroviseur. Par ailleurs, les motards le savent bien, le bord de la route est un endroit dangereux, car c'est là que se retrouvent les graviers et autres déchets qui rendent la route glissante. Par conséquent, il est important de respecter une distance de sécurité avec le bord de la route.

Sur la capture suivante, l'ellipse bleue représente l'endroit ou devrait rouler un cycliste pour être parfaitement en sécurité, et les deux flèches rouges illustrent les distances de sécurité avec le bord de la route pour le cycliste, avec le cycliste pour l'automobiliste qui voudrait doubler.

Bande cyclable route de
Mende, illustrée des distances de sécurité requises.
L'ellipse représente l'emplacement du cycliste s'il veut rouler en sécurité, et les flèches les distances de sécurité.

Sur cet équipement, si on veut respecter cette distance minimale, on se retrouve déjà quasiment sur la ligne blanche de la bande cyclable. Ce type d'équipement présente donc un danger pour les cyclistes non expérimentés, qu'il conduit rouler trop près du bord de la route et des voitures en stationnement.

Par ailleurs, quand vous roulez sur la ligne blanche, les automobilistes, ne comprenant pas que vous ne respectiez pas « votre » espace, s'énervent, klaxonnent, frôlent et dans le pire des cas (mais pas si rares) insultent.

Une telle bande cyclable présente un autre effet pervers : elle dispense psychologiquement les automobilistes de respecter la distance de sécurité quand ils doublent.

Un automobiliste qui double un vélo est censé respecter une distance de sécurité d'environ un mètre. Mais considérant que la route et la bande cyclable sont « séparées », les automobilistes en général ne prennent pas la peine de s'écarter pour « sortir » de leur voies, ce qui les conduit à frôler les cyclistes en doublant.

Quand tu roules sur ce genre d'équipement inadapté, tu as deux possibilités : soit tu respectes bien la bande cyclable et tu te mets en danger parce que tu ne respectes pas la distance de sécurité, soit tu viole le code de la route, tu déborde sur la route, et tu te mets en danger parce que tu provoques l'énervement des automobilistes.

En l'état, je pense que je me sentirais plus en sécurité si la bande cyclable n'existait pas, ce qui me permettrait de rouler là ou je dois rouler sans me sentir déplacé et sans que ça énerve les automobilistes plus que nécessairement.

La bande cyclable qui se
rétrécit, route de Mende.
La bande cyclable route de Mende, qui se rétrécit, se rétrécit…

Si on continue sur cette même route de Mende, on voit que la piste perd en largeur petit à petit et se réduit à peau de chagrin ; le cycliste, en train d'être doublé, est forcé soit de s'arrêter, soit de se déporter sur la route, soit de monter sur le trottoir (ce qui n'est pas toujours possible quand il est occupé par des piétons).

Poursuivons toujours sur cette merveilleuse bande pour arriver à cette glorieuse intersection, ou la piste bifurque pour monter sur le trottoir.

L'intersection route de
Mende.
La glorieuse intersection route de Mende.

Voici un autre exemple équipement dont la conception me laisse dubitative. Le comportement qui serait normalement adapté en tant que cycliste est le suivant : en arrivant à l'intersection, vous restez sur la route et vous vous arrêtez au rond point. Les voitures derrière vous patientent, comme si vous conduisiez une voiture ou une moto. Quand c'est votre tour de vous engager dans le rond point, vous le faites.

Au lieu de ça, voici ce que vous devez faire : avant l'intersection, la bande cyclable bifurque et vous force à monter sur le trottoir ; vous devez donc ralentir pour tourner, voire vous arrêter si des piétons bouchent l'entrée (ça énerve les automobilistes). Ensuite, vous devez encore vous arrêter parce qu'en général, il y a des piétons qui patientent pour traverser (on le voit sur la capture). Ensuite, vous vous engagez dans l'intersection. Là, il y a danger parce que les automobilistes qui déboulent dans le rond-point et tournent à droite ne se s'attendent pas à voir débarquer un autre véhicule sur leur droite, et vous grillent en général la priorité.

Encore une fois, je me serais senti plus en sécurité (et j'aurais perdu moins de temps) si l'équipement n'avait pas existé.

Ne nous y trompons pas, ce type d'équipement n'est pas fait pour permettre aux usagers de la voirie de la partager équitablement, ils n'existent que pour mieux dégager la voie aux automobilistes, et mettent les cyclistes en danger.

Espace mal partagé

La bande cyclable Avenue du
Dr. Prezet
Exemple d'équipement cyclable mal partagé : la bande cyclable sur le trottoir.

Voici un exemple assez emblématique d'équipement inutilisable : la bande cyclable sur le trottoir. La rue ici prise en exemple relie l'arrête de tram et l'entrée de l'université. La capture ne le montre pas mais inutile de dire qu'aux heures de pointe, le trottoir est occupé par des centaines d'étudiants qui vont et viennent dans les deux sens. Circuler à vélo est impossible, il faut alors descendre et continuer à pied.

Ou… rouler sur la route. Ce que font la plupart des cyclistes pour pouvoir circuler normalement. Inutile de dire qu'on se fait généralement klaxonner et insulter à cet endroit, parce que les automobilistes ne comprennent pas qu'on n'utilise pas la bande cyclable.

Irrespect des automobilistes

Prenons l'autre extrémité de la route de Mende (décidément) pour illustrer le gros problèmes de cyclistes : le mépris des automobilistes.

Ainsi, juste après avoir dépassé le carrefour de la place de la Brigade Légère du Languedoc, on s'engage dans une portion de route qui se rétrécit progressivement.

La route de Mende qui
continue après un carrefour.
La route de Mende, dans une portion qui se rétrécit.

Cet endroit était mon cauchemar matinal. Voici ce qu'il se passe en général.

Juste après le feux, tu travers le carrefour et tu t'engages dans cette voie au départ assez large. En général, les automobilistes détestent être « coincés » derrière un vélo, aussi ils mettent un gros coup d'accélérateur pour te doubler le plus vite possible (tu entends bien le gros coup de moteur juste derrière toi).

Par un effet d'entraînement, tu as toujours deux ou trois voitures qui en profitent pour essayer de te doubler.

Or, dés les premiers mètres, et ce qu'on ne distingue peut-être pas très bien à cause de la perspective, la largeur de la route diminue assez fortement. Les automobilistes, en train de te doubler, se retrouvent à ne plus pouvoir respecter la distance de sécurité et finissent par te frôler à toutes berzingues. Et quand je dis frôler, j'ai déjà été touché par des carrosseries de voitures qui me dépassaient à 60km/h.

En tant que cycliste, c'est une situation très dangereuse et par conséquent assez angoissante, et tu as deux possibilités. Soit tu t'écartes des voitures en train de te doubler, et tu te retrouves à frôler le bord de la route, au risque de percuter une portière qui s'ouvre ou un piéton qui sort de derrière une voiture garée. Par ailleurs, plus tu laisses de place, plus tu encourages d'autres voitures à te doubler.

L'autre solution, c'est de te mettre au milieu de la route pour empêcher les voitures de doubler. C'est la seule solution qui garantit ta sécurité, et c'est ce que je faisais, mais je me faisais régulièrement klaxonner et insulter parce que les automobilistes s'imaginent que tu es juste un gros con qui s'amuse à les ralentir pour le plaisir.

Parfois, quand je n'avais pas l'énergie de me faire insulter, je préférais monter sur le trottoir, ce qui constitue, je le rappelle, une infraction au code de la route.

Il ne faut pas faire plus de quelques mètres supplémentaires pour trouver un autre exemple de situation dangereuse.

Route de Mende,
stationnement libre sur la droite.
Exemple de typologie de voirie ou tu ne peux pas respecter le code de la route sans énerver les automobilistes.

Un peu plus loin sur cette même route de Mende, une typologie de voirie qui paraît anodine pour un œil non exercé. À gauche, vous voyez une piste cyclable pour les cyclistes qui arrivent dans l'autre sens. Mais à droite, rien, et en l'absence d'équipement dédié, en tant que cycliste, le code de la route stipule que vous devez circuler sur la route.

Or, il y a souvent des places de stationnement disponibles à cet endroit. Bien souvent, les automobilistes, considérant que vous pourriez vous décaler sur la droite pour les laisser passer, ne comprennent pas que vous ne vous écartiez pas, s'énervent, klaxonnent et parfois dépassent malgré tout sans respecter la distance de sécurité (d'autant que ce sont souvent ceux, déjà remontés, qu'on a empêché de doubler quelques mètres avant).

Ainsi, la flèche bleue continue représente l'endroit ou vous êtes censés rouler. La flèche pointillée rouge représente là ou les automobilistes voudraient vous voir rouler (et là ou roulent effectivement les cyclistes inexpérimentés).

Soyons clair, un vélo est un véhicule, il n'y a aucune raison valide de circuler sur les places de stationnement. Par ailleurs, se déporter ainsi conduit à sortir et rentrer de la file de circulation, ce qui est très dangereux parce qu'on multiplie les risques d'être percuté par une voiture.

Pour la petite histoire, quelques centaines de mètres plus loin se trouve un feu. Un feu ou tu retrouves en général et redépasse les imbéciles qui ont mis en danger ta vie pour gagner… rien !

Parking et poubelles

Autre gros problèmes avec les aménagements cyclables à Montpellier : leur incohérence globale. On trouves bien des aménagement cyclables, mais souvent en pointillé, avec les interruptions, des passages dangereux, etc. Je vous laisse admirer ce petit florilège.

Conclusion

Je n'ai pris que quelques exemples, mais qui me semblent représentatifs de la situation du vélo à Montpellier, et du stress quotidien que peuvent subir les cyclistes en ville. Ces captures ont été réalisées sur à peine quelques centaines de mètres d'un trajet de plusieurs kilomètres. Ce type d'équipement, en pointillé, mal pensé, mal conçu, il est partout à Montpellier.

Confrontés à des équipements absents ou dangereux, on est souvent conduit à mettre dans la balance le respect du code de la route et sa propre sécurité.

C'est absurde. D'un côté, nous avons un moyen de transport qui ne présente que des avantages et qui offre des solutions adaptées aux problèmes d'urbanisme et d'environnement que nous rencontrons en tant que civilisation. D'un autre côté, on ne rencontre que mépris et dédain de la part des pouvoirs publics et des autres usagers de la voirie.

En rendant tout le centre-ville piéton, Montpellier a déjà prouvé qu'elle pouvait mettre en œuvre une politique de transport ambitieuse et moderne. Pourquoi s'arrêter là ? Regardons ce qui se fait du côté de villes comme Barcelone ou Copenhague, et donnons plus de place au vélo.

La prochaine fois que vous vous demanderez pourquoi un cycliste grille un feu rouge ou ne roule pas sur la piste cyclable, vous essaierez peut-être de vous mettre à sa place quelques secondes au lieu de le klaxonner ?

Et la prochaine fois que vous aurez l'impression qu'il n'y a que deux personnes qui utilisent votre infrastructure, peut-être vous interrogerez vous sur sa qualité ?