L'automobiliste du vendredi soir

on the way back home

Il m'arrive d'être stupide, parfois. Si si, ça m'arrive. Tenez, aujourd'hui par exemple, j'ai été assez bête pour aller faire des courses en centre ville, un vendredi, à 17h30. Moi qui suis freelance, et travaille à domicile, avouez, faut quand même pas être futé.

Parce qu'à 17h30, à Montpellier, dans le cente-ville, il y a beaucoup de voitures immobiles. À la limite, dans la mesure ou je suis cycliste, ces voitures ne me dérangeraient pas plus que ça, si chacune d'entre elle ne contenait un petit automobiliste aigri et hargneux.

Car l'automobiliste du vendredi soir, exténué par sa semaine de travail, et pressé de rentrer chez lui s'affaler devant sa télé, a tout de la version bipède du bichon. Mais si, ce petit monstre au poil blanc, version animale de la brosse à chiottes, à l'aboiement strident, et dont il est impossible de distinguer l'avant du derrière.

C'est amusant l'évolution. Prenons le cas des chats, par exemple. À l'instar d'un pigeon, un chat peut objectivement être considéré comme un animal à faible valeur ajoutée. En gros, un chat, ça bouffe, ça dort, ça casse deux ou trois trucs de temps en temps, mais à part ça, ça ne sert à rien

Seulement voilà, l'évolution a conféré au chat, notamment dans sa version juvénile, un minois si adorable qu'il est tout bonnement impossible pour un être humain normalement constitué de ne pas s'y attacher. Et c'est ainsi que l'espèce du chat, siècle après siècle, continue de se perpétuer, comptant sur sa miraculeuses faculté à se faire offrir à bouffer.

Quand aux bichons, honnêtement, je ne comprends pas comment ils ont réussi à ne pas tous se faire transformer en saucisses. Allons, je ne désespère pas.

pequeñita

Mais je digresse, je divague, et je m'éloigne de mon sujet ((Mais bon, pour une fois que je peux illustrer mon blog avec des photos de chats.)). Sujet qui est, je le rappelle pour les moins attentifs d'entres vous, l'aggressivité hargneuses de l'automobiliste du vendredi soir. Car si le bichon aboie, l'automobiliste lui klaxonne rageusement, convaincu que grâce à un mystérieux phénomène physique, plus il fera de bruit, plus vite il sera chez lui.

Les geeks le savent, le vendredi est le jour du troll. Le jour ou il est toléré, dans les limites imposées par le bon sens, de prendre quelques libertés avec la netiquette. Sans doute inspirés par cette charmante coutume, les automobilistes, eux aussi, décident parfois de prendre quelques libertés avec la « netiquette de la route ».

Seulement voilà, contrairement à la netiquette du web, qu'il est recommandé de suivre pour le confort de tous, la nétiquette de l'automobiliste, plus connue sous le nom de « code de la route », n'est pas facultative. En fait, le code de la route est même un texte législatif, un truc quand même un peu sérieux, du genre qu'on n'est pas censé trop faire le guignol avec.

Alors, puisque j'ai la chance de disposer ici d'un espace d'expression libre, et que peut-être, il reste un ou deux automobilistes à lire ces lignes, voici quelques règles que je souhaite rappeler à leur attention :

  1. En agglomération, l'usage de l'avertisseur sonore n'est autorisé qu'en cas de danger immédiat. (art. R416-1 du code de la route). Je tiens à préciser que l'hypothétique possibilité de pouvoir espérer faire avancer sa voiture de quelques centimètres ne constitue pas un danger immédiat ;
  2. L'arrêt ou le stationnement d'un véhicule empiétant sur un passage prévu à l'intention des piétons est interdit. (art. Article R417-5 du code de la route) ;

Bref ! Tout ce que je viens de tartiner pourrait en fait être résumé de manière assez concise : Si vous êtes un automobiliste, que vous klaxonnez en agglomération juste parce que vous êtes fatigué, et/ou stationnez sur les passages piétons (même quelques secondes), ne vous cherchez pas d'excuses : vous êtes un con et vous me faites chier.

C'était vendredi, merci de votre attention, et bon week-end à vous.